PUBLICATION DES STATISTIQUES DU CHOMAGE DE 2006 : CROIRE OU NE PAS CROIRE LINSEE ?
Il y a plusieurs semaines (voir ici) j’ai pris la défense de l’INSEE face aux attaques des politiques qui remettaient en cause son calcul de l’inflation. J’ai même crû bon de souligner l’indépendance de l’institut face au gouvernement…aurais-je eu tort ?
Tous celles et ceux qui, comme moi, s’intéressent à l’économie, à la politique et aux politiques économiques, savent que la fin du premier trimestre de l’année est une période cruciale puisque c’est à ce moment que les différents instituts ou autres organismes (plus ou moins indépendants) ont pris l’habitude de publier leurs statistiques de l’année antérieure.
Personnellement, cette année, j’attendais avec impatience les chiffres de l’INSEE concernant le chômage en 2006.
En effet cela fait plus d’un an que le gouvernement de M. de Villepin nous certifie que grâce à sa politique remarquable de l’emploi, le chômage est enfin en train de baisser. Naïf que je suis, et ce malgré des mesures contestables (radiations en tout genre), j’étais prêt à croire le bon vieux Galouseau. Je n’attendais plus que les statistiques officielles pour mettre au bilan du gouvernement au moins un succès indiscutable.
Mais qu’apprends-je dernièrement ? Que, malheureusement, cette année, les statistiques du chômage ne pourront pas être rendues publiques avant l’automne, soit après les élections présidentielles…Quel dommage…
Alors coïncidence ? Dans le doute on dira que oui !
Une chose est certaine : une fuite nous apprend que l’institut aurait évalué le taux de chômage en France en 2006 à 9,8% (chiffre non confirmé officiellement), soit 0,7 points de plus que celui annoncé par le gouvernement lui-même. Sachant qu’habituellement l’erreur entre les deux données ne dépasse pas les 0,2 points, on peut se demander si l’argument avancé par Sylvie Lagarde (responsable du département de l’INSEE qui chapeaute l’enquête) : « les fragilités de l’enquête se sont renforcées en 2006 », est bien la seule raison pour laquelle les Français devront attendre encore quelques mois pour pouvoir juger sur pièce des mesures en faveur de l’emploi mises en place par l’actuel gouvernement.
Affaire à suivre…