POURQUOI LA BCE DOIT-ELLE GARDER UNE TOTALE INDENPENDANCE VIS-A-VIS DES GOUVERNEMENTS NATIONAUX DE LA ZONE EURO ?

Publié le par Ego

Nous avons pris l’habitude de voir les responsables politiques français rejeter continuellement les fautes sur les instances européennes face à la moindre difficulté. Une fois de plus les deux candidats favoris dans cette course électorale s’engouffrent dans une brèche probablement ouverte trop vite !

 

  

Mme Ségolène a affirmé qu’il n’appartenait plus à « M. Trichet de décider de l’avenir de nos économies » mais aux « dirigeants démocratiquement élus » (Congrès du PS européen, Porto, le 7/12/2006). Le lendemain elle tempère ses propose sur France 2 en remettant en cause non plus « l’indépendance » de la BCE  mais son « omnipotence ».

 

Quelques semaines auparavant c’est M. Sarkozy qui, dans une interview accordée aux Echos du 7/11/2006, défend le droit d’influencer la BCE comme le gouvernement américain est en mesure de le faire avec la Federal Reserve Bank.

  

Je voudrais tenter d’expliquer succinctement pourquoi il est absolument indispensable que la BCE garde une parfaite indépendance vis-à-vis des nations de la Zone Euro. Je défens trois arguments :

 

 - Mundell (Prix Nobel d’Economie 1999) a montré avec son fameux Triangle d’incompatibilité qu’il était impossible de défendre un taux de change fixe, la libre circulation des capitaux et de mener une politique monétaire en fonction d’objectifs économiques internes (nationaux). 

- Ensuite car il serait bien inconséquent de laisser la politique monétaire entre les mains des gouvernants. Différentes études empiriques ont montré que les gouvernements avaient tendance à mener des politiques de rigueur budgétaire en début de mandat et expansionnistes avant les nouvelles élections (pour simuler une relance économique de court terme), et ce, au détriment d’une croissance solide à long terme. Ce jeu « monétairo-électoraliste » à l’échelle européenne pourrait avoir des conséquences catastrophiques sur la stabilité de l’Euro. 

 - Enfin car même si nous écartons les deux arguments précédents, la question de la possibilité de mettre en place un procédé permettant à chaque gouvernement de faire valoir leur intérêt propre demeure en suspens.

 

 

  

Pour conclure laissons les économistes faire leur travail !

Et que les politiques arrêtent de nous faire croire que tout est constamment de la faute "à l’Europe" !!! 

 

 

 

Publié dans Europe

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M
pétition pour la déstitution de sarkozy, j'ai signé et je vous invite a signer et à diffuser largement, pétition à signer sur http://www.antisarkozysme.com
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O
J'aimerais bien savoir ce que feraient Ségolène ou Nicolas s'ils étaient chargés de mener la politique monétaires, et surtout la conséquence de cette politique sur le long terme. Malheureusement j'ai bien peur de le savoir... dévalutation et inflation. Plutôt que de réduire la dette et les déficits sur la réalité de nos dépenses, nous avons toujours utilisé "l'arme" monétaire. Il s'en est suivi, jusque dans les années 90 avec Bérégovoy (pour faire bref), une baisse continue de notre monnaie, qui n'a, de plus, rien apporté à l'emploi...<br /> Les politiques ont le pouvoir sur les dépenses et la dette de l'état, ainsi que sur la fiscalité, les deux autres piliers économiques. Qu'en font-il aujourd'hui ? Un économiste ne serait-il pas capable de faire aussi mal ? :-) <br /> Si l'on prend l'exemple Britannique, plutôt bon bien qu'en dehors de l'euro (c'est l'exemple des libéraux anti-euro , les anti euros anti-libéraux n'ayant eux aucun autre modéle à proposer qu'un keynésianisme déficitaire et inflationniste...), notons que, d'une part la banque centrale y est aussi indépendante, et que les taux d'intérêts y sont plus élevés !<br /> Nos candidats se trompent (volontairement) d'ennemi. On peut toujours critiquer la BCE (qui n'est pas exempte de critiques) mais c'est un peu facile. Critiquer l'euro comme un frein à l'exportation alors que 85% de celles ci se font ... dans la zone euro (ou des monnaies qui lui sont plus ou mons adossées), c'est un peu médiocre. On est en droit d'attendre un peu mieux de candidats de grands partis...
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E
Parfaitement d'accord : les économistes ne sont pas Dieux sur Terre !<br /> Touefois ils sont assez bien placés pour prendre des décisions satisfaisantes, en tout cas pas moins que les politiques...<br /> Par ailleurs, si vous faites référence au triangle de Mundell comme "modèle théorique déconnecté de la réalité" je pense sincèrement que la critique ne s'applique pas ici car aucune observation empirique ne peut le remettre en question.
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D
Les économistes ne sont pas Dieu sur terre !<br /> Leurs raisonnements sont basés sur de multiples hypothèses (souvent non conformes à la réalité) ce qui la plupart du temps invalide leurs résultats !<br />  
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