LA TAXE SUR LES BILLETS D'AVION CREERA-T-ELLE UNE DISTORSION DE LA CONCURRENCE ?

Publié le par Ego

Lundi 19 décembre, le sénat a adopté (comme l'assemblée nationale avant lui) la taxe sur les billets d'avion destinée à venir en aide aux pays en développement (PED).

Les critiques qui s'élèvent contre cette taxe dénonçant un risque de distorsion de la concurrence me semble infondées !

Différents acteurs de la profession (notamment M. Le Goff, délégué général de la Fédération nationale de l'aviation marchande (Fnam)) nous expliquent que cette taxe va nuire au jeu de la concurrence et pénaliser les acteurs de l'aviation française dont les prix seront, d'une part supérieurs à ceux de leurs concurrents étrangers, et d'autres part peu compétitifs par rapport aux autres types de transport (train mais également voiture).

Pour comrendre le problème soyons précis ! Cette taxe s'élèvera à 1 euro pour un vol économique intérieur ou vers un pays européen et à 4 euros pour les mêmes vols vers d’autres destinations. Concernant les billets en classe affaires et première, le montant de la taxe sera multiplié par 10. La question est simple le différentiel de prix "avec/sans taxe" peut-il justifier un déplacement de la demande des consommateurs français vers les concurrents internationaux ? En d'autres termes acheteriez-vous votre billet Paris-Toulouse à un voyagiste italien (par exemple) afin de gagner 1 euro si vous voyagez en classe économique et 10 euros si vous voyagez en classe affaire ? (A titre informatif sachez que le prix d'un aller-retour Paris-Toulouse est environ compris entre 40 et 100 euros en classe économique). Dans de tels proportion, parler de distorsion de la concurrence me semble parfaitement mensonger ! D'autant qu'à terme, le but est que la France serve d'exemple à d'autres pays (70 Etat ont d'ores et déjà manifesté leur approbation du principe) et que les prix internationaux s'équilibrent.

Ainsi les chiffres avancés par M. Guérrin, président de la FNAM, d'une perte d'un million de passagers ainsi que la destruction de 3 ou 4000 emplois me semblent tout a fait exagérés.

Notons enfin que ces chiffres ne prennent pas en compte un autre phénomène : la réduction de l'insécurité des touristes. On sait que la première cause de terrorisme international est la misère, or si on participe au développement des pays les plus pauvres, on peut espérer une baisse de l'insécurité et donc imaginer que les Français auront moins peur de partir à l'étranger, d'où des recettes supplémentaires pour les transporteurs et autres voyagistes.

Cette vision, certes très optimiste, a le mérite de montrer qu'un effort en faveur du développement du Sud peut être considéré comme un investissement pour l'avenir !

 

Publié dans Pays en développement

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D
voir mon avis ici: http://simon-aubert.blogspot.com/2005/09/chirac-surtaxe-les-billets-davion.html
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K
Je n'ai pas parlé de suppression de l'état, mais bien de diminution de son role. L'ultra libéralisme par contre revendique effectivement la suppression de l'état ;) Les ententes punies ? Quand VIllepin refile une entreprise à un de ces amis qui de son propre aveu va la repeindre et la revendre, ça a été puni ? Quand l'eau est controlé par 3 boites qui se partagent le marché sans conséquence c'est puni ? Quand les télécoms s'aquoquinent c'est puni ? Quand l'état assume les dépenses et les entreprises les bénéfices c'est puni ?  Quand l'état veut imposer l'interdiction de changement de format des pistes audio (ce qui est en trian de se passer) c'est puni ?D'ailleurs je ne crois pas que la concurence proprement dite soit vraiment favorable aux consomateurs ou aux employés, en tous cas dans l'état biaisé où elle est actuellement. Mais c'est un autre sujet ;)  
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E
Réduire le pouvoir de l'Etat ne signifie aucunement réduire les taxes dans l'absolue ! Le raccorurcis est un peu rapide :)<br /> Par ailleurs prétendre que le rapport de force est toujours défavorable aux consommateurs est absurde ! L'existence même des instances favorisant la concurrence (je vous rappelle que l'essor de l'économie industrielle aux USA dans les 1920s repose sur la volonté de favoriser les mécanismes de la concurrence et de dicter des lois empechant les collusions) est une preuve du rôle que l'Etat doit jouer. D'aileus les récentes ententes n'ont-elles pas été punies ? <br /> Enfin le libéralisme ne prône aucunement la suppression du rôle de l'Etat, mais son désengagement de tout ce qui nuit aux mécanismes concurrentiels du marché (subventions, entreprises publiques...). <br />  
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J
Il faut savoir raison garder!<br /> Si les prix étaient toujours favorables aux entreprises, aucune ne ferait faillite! Les prix de ceratins produits BAISSENT, quelquefois dans des proportions telles que l'entreprise en meure, faute d'avoir su s'adapter ...
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K
Quand les libéraux prèchent la réduction des pouvoir de l'état, ca passe par la réduction de son budget et donc des ses rentrées d'argent : des taxes. Concernant ce beau laius sur l'économie de marché, ces théories sont pour les moins extrèmement limitées : ce rapport de force entre prix demandé et prix offert est toujours -ou presque- favorable aux entreprises. Il n'y a qu'a voir les dernieres affaires d'ententes et de monopoles, que ce soit dans l'eau, dans les télécoms ou dans l'affaire MS.  
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